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Foto: Belgian Housing Action Day
Open brief - Plateforme belge Housing Action Day

A Philippe Close, bourgmestre de la Ville de Bruxelles: Répression illégale lors de la manifestation pour le droit au logement à Bruxelles

La Plateforme belge Housing Action Day, en collaboration avec 40 organisations de Bruxelles, de Flandre et de Wallonie, adresse une lettre ouverte à Philippe Close (PS), Bourgmestre de la Ville de Bruxelles. Ils protestent contre la répression policière arbitraire et illégale lors d'une manifestation pour le droit au logement le dimanche 26 mars 2023.

dinsdag 25 april 2023 15:20
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Monsieur le bourgemestre,

Le dimanche 26 mars 2023, la manifestation pour le droit au logement organisée à Bruxelles dans le cadre du Housing Action Day (répondant à l’appel de la https://housingnotprofit.org/), a réuni environ 1000 personnes malgré un temps particulièrement maussade.

De multiples associations et collectifs qui luttent pour le droit au logement à Bruxelles, en Flandre et en Wallonie étaient au rendez-vous pour revendiquer notamment une baisse des loyers, la production de logements sociaux, la régularisation des personnes sans-papiers et la fin des expulsions.

Une nouvelle occupation récemment ouverte a été rendue publique au moment où la manifestation passait devant cet ancien hôtel vide rue de Stalingrad. L’occupation de ce bâtiment visait à loger 50 demandeurs d’asile qui dorment actuellement dans la rue parce que l’Etat belge ne remplit pas ses obligations internationales d’accueil.

Foto: Brieuc Van Elst

Quelques minutes après le passage de la manifestation, la police de Bruxelles-Ville a mené une violente opération d’expulsion, illégale et avec un usage de la force totalement disproportionné, des quelques personnes qui étaient à l’intérieur du bâtiment :

Plus de 60 policiers ont investi violemment l’avant du bâtiment puis ont coursé ses occupant.e.s à l’intérieur et violenté des personnes à l’extérieur, sans qu’aucune injonction d’évacuation n’ait été prononcée.

Au lieu de cela, des coups, des intimidations à la matraque, l’explosion de la vitre de la porte d’entrée alors que des personnes se trouvaient de manière visible juste derrière, l’usage de chiens, placage ventral…

Cette expulsion a été suivie d’une répression, là aussi illégale et complètement disproportionnée, à l’égard des quelques dizaines de personnes qui, après que la manifestation ait atteint la place du Jeu de balle et que l’information de l’expulsion leur soit parvenue, étaient retournées vers l’ancien hôtel.

Foto: Brieuc Van Elst

Ces personnes se sont retrouvées face à un mur de policiers qui bloquaient l’entrée de l’avenue. Au bout de quelques minutes, sans qu’aucun mouvement n’ait été remarqué, une personne a été jetée au sol et colsonnée puis arrêtée.

Les autres ont ensuite été, au choix, bousculées, matraquées, strangulées, jetées au sol et arrêtées, violentées avec une matraque mimant une pénétration, reçu des jets de gaz poivre à bout portant, dans les yeux.

Une camionnette de police a même poussé des poubelles contre une partie des personnes qui étaient là. Au total, 4 personnes ont été arrêtées, 5 si on compte une autre arrestation (d’une personne qui n’avait pas participé à la manifestation) intervenue sur la place du Jeu de Balle, à proximité du rassemblement.

Au commissariat, trois d’entre elles ont subi une fouille à nu et deux d’entre elles ont subi une prise d’empreintes, toute aussi illégales. Les autres personnes présentes se sont faites courser par la police dans les ruelles jusqu’à l’entrée de la Place du Jeu de Balle.

Toutes ont été profondément choquées de la violence de ce qu’il convient d’appeler une agression policière – et le sont encore, nombreuses ont ressenti pendant plusieurs semaines parfois les effets des blessures subies ce jour-là.

Cette intervention était illégale à plusieurs titres : outre le caractère disproportionné de l’usage de la force, la police n’a pas prévenu qu’elle allait en faire usage, et elle n’en avait pas besoin pour atteindre son but (puisque les gens obtempéraient en reculant comme exigé par les policiers).

Monsieur Close, votre parti se déclare publiquement en faveur du droit au logement et du droit à l’accueil. Aujourd’hui, 2500 personnes demandeuses d’asiles sont à la rue, plus de 5000 personnes sont sans-abri dans la Région bruxelloise, et des dizaines de milliers vivent dans des conditions de logement déplorables.

Il y a quelques semaines, vous aviez déjà ordonné, de manière tout aussi illégale, l’expulsion de demandeurs d’asile à l’allée du Kaai (l’ordre avait même été donné aux ouvriers de trouer le toit du bâtiment, pour détruire le refuge et domicile de fait de ces personnes).

Aujourd’hui, vos forces de police interviennent sans sommation en invoquant un flagrant délit qui n’a pas eu lieu, en frappant des dizaines de personnes et en procédant à des arrestations arbitraires.

Une répression disproportionnée, illégale et indigne face à une société civile qui défend des droits humains élémentaires et concrétisent la réalisation de ces droits là où l’Etat, la Région et la Ville sont défaillants.

Défendre le droit au logement passe inévitablement par une confrontation avec les intérêts des multipropriétaires privés – l’occupation de bâtiments laissés vides en est une forme. On ne peut pas tolérer que les pouvoirs publics fassent un tel usage de la force pour défendre ces intérêts particuliers, contre ceux de la population, et contre le droit au logement pour toutes et tous.

Foto: Brieuc Van Elst

En tant que membres du secteur associatif régulièrement en interaction avec les pouvoirs publics et les nombreuses organisations et collectifs qui forment le mouvement pour le droit au logement, nous tenons à dénoncer ces opérations policières et l’usage illégal de la force qui ont eu lieu.

Nous déclarons publiquement notre soutien aux personnes qui ont subi, de près ou de loin, ces violences inacceptables. Et nous attendons du Bourgmestre de la Ville de Bruxelles qu’il s’engage à concilier ses missions de maintien de l’ordre public avec le respect des droits fondamentaux des habitant.e.s de cette Ville.

Une initiative de la Plateforme Belgian Housing Action Day, soutenue par:

Foto: Brieuc Van Elst

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