Comment expliquez-vous le succès de ce spectacle ?

Les gens viennent pour diverses raisons, au début c’était principalement pour le soutien, pour soutenir un projet. Deuxièment il s’agit d’un message qui touche un public cible. En plus la communauté musulmane est demandeuse d’activités culturelles. Avant il y avait un grand vide. Le spectacle montre qu’il y avait une attente de la part de la communauté, car pour les sorties culturelles auparavant il n’y avait que les conférences ou un film au cinéma. 

De quel façon les acteurs ont été choisis ?

Ceux qui étaient partant pour l’aventure, prêt à s’investir dans le projet de spectacle, parce que lors de certains événements de scouts nous avons remarqué que nous avons fait rire les gens. C’est vrai que lorsqu’on on nous a dit que le sujet du spectacle serait ‘le mariage’ on était un peu récalcitrant. C’est un sujet qui déchaine les passions chez nous. Mais on s’est lancé même si presque personne n’avait de l’expérience dans le théâtre. 

Avez-vous écrit la pièce ou est-ce une pièce existante?

La pièce est écrite par Abdelkader Azami, notre responsable, nous avons également ajouté quelques idées et au fil du temps nous avons pofinner la pièce. On connait le scénario, les gags, mais il n’existe pas de scénario écrit noir sur blanc qu’on se doit d’étudier par cœur. C’est au fil des répétitions le texte et les vannes sont assimilées.  Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une troupe d’acteurs amateur.

Est-ce que votre association a l’ambition d’intégrer une école de théâtre à vos projets ?

Non, notre but principal est de faire du scoutisme, nous ne sommes pas une troupe de théâtre et nos spectacles permettent une rentrée de fonds pour aider nos activités. Pour bien définir le scoutisme musulman je dirai qu’il s’agit d’une méthode pour aider nos enfants à grandir à devenir des citoyens responsables et actifs, tout en gardant une certaine éthique qui est la nôtre. 

Quelles étaient les réactions des enfants scouts quand ils ont vu joué leur animateur sur scène ?

Ils ne s’y attendaient pas, pour eux on est les animateurs scouts, on fait des jeux, on leur apprend des choses, mais on n’est pas des comédiens qui font rire en plus !

Comment votre entourage proche a réagi à votre prestation d’acteur?

Souvent une réaction accompagnée d’étonnement car à la base ils ne me connaissent pas comme un humoriste, mais plutôt en tant qu’animateur, éducateur et ami.
 
Comment expliquez-vous votre volonté et surtout capacité à jouer un rôle?

A la base j’ai une formation d’enseignant. Un enseignant est comme un acteur, il se doit d’animer la classe, d’attirer l’attention des élèves afin de leur transmettre un savoir. 

Que pouvons-nous encore attendre des Fourmis sur scène à l’avenir ?

Nous allons continuer à faire nos spectacles, sur différents thèmes, avec les mêmes intentions. Nous sommes et resterons des animateurs jouant avec l’envie de titiller les esprits et récolter des fonds pour alimenter nos activités avec les jeunes.

Voulez-vous encourager les jeunes à faire du théâtre ?

En réalité, avec la pièce de théâtre certains jeunes se sont présentés pour intégrer notre équipe pour jouer dans les pièces à venir, mais nous leur avons fait comprendre que s’ils souhaitent travailler bénévolement pour notre association, ce serait comme animateur avant tout, faire du théâtre n’est qu’un petit volet de notre engagement parmi tant d’autres. Nous l’avons toujours clairement dit. Etre animateur est un engagement important. 

Quel est votre groupe cible pour le spectacle « Le Mariage de Laila » ?

Nous n’avons pas vraiment, les gens qui viennent voir le spectacle sont des couples mariés, futurs mariés, les jeunes, les personnes plus âgés. C’est un thème qui touche beaucoup de personnes, de différentes origines et convictions. Notre public est très hétérogène.

Dans le spectacle non seulement le mariage et son organisation sont discutés, mais également l’aspect des couples mixtes de différentes origines.

C’est une réalité qui existe parfois dans notre communauté. Ce n’est pas vraiment du racisme mais ca y ressemble un peu. Alors on se permet de jouer là-dessus pour essayer de changer les mentalités, l’Islam nous a enseigné que la race ne faisait pas la valeur d’un homme. On essaie de se le rappeler avec un peu 
d’autodérision. 
 

Comment assurez-vous votre promotion ?

Par des invitations par mail, par Facebook, par flyer, des affiches. On a aussi fait une campagne publicitaire dans les rues de Bruxelles. La semaine passée nous étions habillés en costumes noirs et les filles également en noir avec une écharpe rouge. Nous étions en ville, dans la rue et nous crions les phrases typiques pour les mariages marocains, avec des tractes en main qu’on distribuait aux personnes intéressées qui nous interpellaient. 

Nous avons également une équipe où chaque personne peut assurer une tâche. On filme nous-mêmes, on assure la sonorisation, pareil pour le montage vidéo et les affiches, également de façon autonome. On essaie d’utiliser au mieux les talents. Nous avons pu réaliser la publicité et le support technique avec peu de moyens, car notre équipe a travaillé bénévolement. 
 
La dernière représentation du « Le Mariage de Laila » aura lieu au Théâtre Saint-Michel vendredi 23 avril. Pourquoi avez-vous choisi une plus grande salle ?

Cela va être la dernière représentation de l’année, autant visé haut.
 

« La Mariage de Laila » Vendredi 23 avril 2010  À 19h00

Théâtre St Michel – Rue Pater Eudore Devroyestraat 12 -1040 Etterbeek

Réservations: 0485/757.896  asbllesfourmis@yahoo.fr

(*) les scouts et guides musulmans de Bruxelles ‘Les Fourmis’

Extraits :

http://www.youtube.com/watch?v=88S_R11W09wfeature=player_embedded