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Bibliotheque Acrata Jeudi 17h, discussion: lutte des harragas de Paris, Donderdag 17h discussie: strijd van harragas uit Parijs
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Bibliotheque Acrata Jeudi 17h, discussion: lutte des harragas de Paris, Donderdag 17h discussie: strijd van harragas uit Parijs

zaterdag 9 juli 2011 17:04
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Bonjour à toutes et à tous,

Nous vous annonçons ici la venue prochaine de quelques compagnons de Paname qui viendront partager avec nous des expériences de lutte des harragas, ou la lutte pour la liberté pour tous, avec ou sans-papiers.
La discut’ aura lieu ce jeudi entre 17h et 20h au local, en arabe et français. Ils amèneront aussi une toute nouvelle publication qui circule, nommée ‘Harragas’ où l’on pourrait lire des articles qui reviennent sur le parcours de lutte, et des tracts distribués au cours de cette lutte.
*Harraga: Expression orale arabe, signifie “brûleur” ou “brûleur de frontières”

Donderdag tussen 17u et 20u zal in het lokaal een discussie plaatsvinden met enkele kameraden uit Parijs die met ons enkele ervaringen willen delen van de strijd van de harragas, of de strijd voor de vrijheid van allen, met of zonder papieren. De discussie zal in het Arabisch en het Frans plaatsvinden (Nederlandse vertaling in de mate van het mogelijke). Ze zullen ook een kersverse publicatie meenemen ‘Harragas’ waar we artikels kunnen lezen over het traject van deze strijd en pamfletten die uitgedeeld werden.

*Harraga. Arabische uitdrukking dat zoveel betekent als “grenzen oversteken, grenzen afbranden”.

[Paris] : perturbation au salon de l’immobilier tunisien

Indy Nantes, samedi 11 juin 2011

Aujourd’hui samedi 11 juin, une trentaine de harragas et de solidaires sont allés perturber le salon de l’immobilier tunisien, porte de Champerret (17e). Derrière une banderole “Ni business ni frontières”, nous avons effectué un petit tour du hall en distribuant le tract ci-dessous, et en gueulant “Des papiers pour tous”, “ni frontières, ni business”,… Malgré la lourde présence des gros bras au service des riches, cela ne nous a pas empêché de venir perturber ce salon, ni de sentir l’odeur de nombreuses boules puantes qui ont éclaté sous nos pas juste avant de sortir.

Depuis la veille, on pouvait aussi voir de grands tags dans le quartier : “Détruisons la propriété”, “Brûlons les frontières”, “Vive la révolution”, “A bas le commerce”, “Liberté pour tous avec ou sans papiers”, tandis qu’une énorme banderole en français et en arabe était suspendue non loin, au-dessus du périphérique : “Ni business ni frontières”.

Toujours plus de flouz pour les friqués et de répression pour les révoltés !

Bienvenue au salon de l’immobilier tunisien. Là-bas, il y a toujours des affaires à faire en Tunisie. Cette foire commerciale ne s’adresse pas seulement aux entrepreneurs français qui voudraient faire des investissements locatifs en profitant de leurs liquidités pour se faire de la thune sur le dos des pauvres de là-bas, ou aux riches Français qui voudraient acheter une belle demeure. Il concerne aussi les riches ressortissants Tunisiens qui voudraient investir dans une résidence secondaire ou dans un bien immobilier.

A ces derniers, l’Etat français dit bienvenue. Il encourage même ce salon depuis 4 ans. Avec ou sans Ben Ali, business is business. Avec ce changement de façade ou sans lui, les puissants arrivent très bien à s’entendre pour faire fructifier leurs privilèges économiques. Dictature ou démocratie n’altère que très marginalement ces rapports-là : au final, c’est bien l’argent qui gouverne.

Quant aux milliers de Harragas qui ont réussi tant bien que mal à quitter la Tunisie, les Etats européens ont investi pour eux depuis plus de 20 ans dans d’autres types de biens immobiliers : des centres de rétention et pour l’occasion, des camps gérés militairement. Ayant lutté, les plus « chanceux » pourront obtenir un « bon » pour dormir dans un gymnase sous le contrôle des flics de la Mairie de Paris ou très provisoirement être parqués dans des foyers humanitaires décrits par leurs occupants comme des prisons. Et encore, il faut qu’ils parviennent à échapper à la chasse quotidienne que leur mène la police dans la rue et les transports. Pour ceux qui essayent d’occuper des immeubles vides pour habiter et s’autoorganiser, leurs propriétaires, qu’il s’agisse de la Mairie de Paris ou de l’Aftam qui est un des plus gros gestionnaires de foyers, ne leur réservent pas un meilleur sort : de toute façon expulsion à coups de matraques, et au choix arrestation, garde-à-vue, arrêté de reconduite à la frontière, enfermement en centre de rétention voire départ forcé… Au final, c’est l’Etat qui fait le tri entre le peu de migrants autorisés à rester et les très nombreux autres, condamnés à trimer dans des boulots de merde faute de carte de séjour et à faire sans cesse attention au risque de se voir expulser hors du territoire.

Organisé par l’entreprise Orsaf tenue par la famille Landoulsi qui a bâti sa fortune sur le marché de l’immobilier tunisien, ce salon se contrefout du sort réservé aux Harragas. Comme il voudrait bien enterrer une révolte qui continue de gronder en Tunisie malgré une répression toujours plus acharnée, puisqu’il faut bien que l’économie continue de tourner.

NI BUSINESS ! NI FONTIERES !

Aux côtés des Tunisiens en lutte, des papiers pour tous ou plus de papiers du tout ! Les Tunisiens, Delanoë les préfère morts, riches ou expulsés

vendredi 1er juillet 2011

Jeudi 30 juin à 11h, môssieur le maire et une cohorte de costumes-cravates viendront inaugurer une placette à Paris. Situé au carrefour de l’avenue Reille et de la rue Sibelle (14e), ce triangle de béton portera désormais le nom de Mohamed Bouazizi. Bouazizi est ce jeune vendeur à la sauvette harcelé par les flics qui s’est immolé le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid… déclenchant le soulèvement tunisien qui conduira à la chute de Ben Ali le 14 janvier.

Les Tunisiens, Delanoë les préfère riches

Un des arts de la domination réside dans le pouvoir de nommer les choses, afin de mieux les neutraliser. Ainsi, décider du nom des rues et des places où nous vivons, nous, est typiquement un apanage des puissants. Quel que soit leur bord, cette proposition de « place Bouazizi » a fait l’unanimité entre le PS et l’UMP au Conseil de Paris en mars 2011. Cette union sacrée sur le dos d’un mort qui n’en demandait pas tant, sonne d’ailleurs un peu faux, comme si tous avaient justement quelque chose à se faire pardonner. Sans vergogne, n’ont-ils pas tous fait pendant des décennies de bonnes affaires avec le désormais infréquentable Ben Ali ? Ce despote éclairé offrait des places de jet privé à Michèle Alliot-Marie et, en tant que membre de l’Internationale Socialiste, il festoyait avec Delanoë, Moubarak et Gbagbo… Et le banquet est loin d’avoir pris fin, vu qu’en Tunisie, la plupart des bons amis de Môssieur le maire sont restés en place. On a pu en croiser de biens cossus au « village du Jasmin » le 22 mai sur le parvis de l’Hôtel de Ville, puis au « Salon de l’immobilier tunisien » le 11 juin, deux vitrines opulentes sponsorisées par la mairie.

Les Tunisiens, Delanoë les préfère expulsés

Le maire de Paris, ce grrrand ami des Tunisiens, met lui-aussi en oeuvre le savoir-faire français en matière de maintien de l’ordre : le 4 mai, il fait expulser 128 harragas tunisiens d’un immeuble vide de la ville, au 51 avenue Bolivar (19e), les livrant ainsi à la police et aux centres de rétention. Début juin, il fait couper l’eau au square de la porte de la Villette, où des centaines d’entre eux se sont réfugiés, puis les fait virer manu militari. Aux Buttes-Chaumont, il fait fermer les grilles du parc pour aider les flics à les traquer. Fin mai, il avait déjà repris de force le gymnase de la rue de la Fontaine-au-Roi, occupé depuis le 7, avec une trentaine de gros bras : 100 places dedans, et tous les autres dehors, à la rue.

En réalité, la mairie a tout fait pour empêcher tout regroupement et toute auto-organisation des harragas en lutte. Ses propositions se sont résumées lors de rares négociations à quelques places provisoires dans un foyer carcéral géré par une annexe du constructeur de prisons Vinci (l’association « Aurore »). Pour ceux qui ont refusé, c’est l’expulsion directe des lieux occupés puis le centre de rétention. Pour tous, la chasse quotidienne dans les rues de la capitale continue. Môssieur le maire a trouvé des solutions de relogement : plus de la moitié des places du centre de Vincennes sont occupées par des Tunisiens.

Les Tunisiens, Delanoë les préfère morts…

Delanoë s’intéresse à d’autres vendeurs à la sauvette que Mohamed Bouazizi. Rénovant Paris pour réaliser son rêve d’une ville propre, vidéosurveillée et si possible sans pauvres, il aimerait bien virer tous les biffins qui survivent en vendant des bricoles à Couronnes, au pont de Bagnolet, à la porte de Montreuil ou à la porte de Clignancourt… Ces pauvres qui, comme les Bouazizi du monde entier, sont harcelés quotidiennement par la police à coups de matraques, de gaz lacrymogène et parfois de flash-ball. Les flics piétinent leur gagne-misère, parce qu’ils ne disposent pas d’une patente en bonne et due forme. Môssieur le maire supplie le préfet de faire « nettoyer » ces zones, ce qui a conduit fin janvier à la création d’une brigade spécialement musclée de quartier à Belleville, la BST.

Pour les charognards de la mairie, un vendeur à la sauvette tunisien n’a de valeur que mort, lorsqu’on peut le récupérer pour faire oublier qu’en haut, le grand business continue, et qu’en bas, les harragas d’ici, bien que pourchassés, sont bien vivants. Pour faire oublier que la « révolution », ce sont eux qui l’ont faite, et contre les amis de Delanoë et consorts de surcroît..

Des complices du soulèvement tunisien, avec ou sans papiers.

Tant qu’il y aura des papiers et de l’argent, il n’y en aura jamais assez pour tous  !

http://non-fides.fr/?A-propos-de-la-lutte-des-sans

A propos de la lutte des sans papiers tunisiens à Paris

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